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6 décembre 2023 - 6 minutes

Reconversion professionnelle et démission

Que faut-il savoir ?

Ironhack

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Carrières

« Reconversion professionnelle » rime-t-il avec « démission » ?

Changer d’entreprise, de métier, c’est un enjeu de taille. Il y a l’enjeu financier, le besoin de se former, la confiance à construire dans une nouvelle branche sur ses aptitudes professionnelles. 


Il peut être délicat d’oser démissionner, et si on le fait, cela doit être dans de bonnes conditions. Quand le faire, comment le faire, pourquoi le faire ? Voici les informations à connaître sur la démission dans un contexte de reconversion professionnelle, afin de construire efficacement son projet.

Dans quel cas a-t-on le droit au chômage si l’on démissionne ? Quand le faire au sein même du processus de reconversion ? D’ailleurs, dans quel cas la démission est-elle un choix judicieux ? Nous vous donnerons aussi des astuces pour démissionner avec respect et élégance, un exercice d’équilibriste moins ardu qu’il n’y paraît.

Reconversion professionnelle & démission : que dit la loi ? 

Le dispositif Démission-Reconversion

Depuis 2019, le dispositif national « Démission-Reconversion » vous autorise à quitter un emploi pour entamer une reconversion professionnelle.

Pour que l’aide de l’État soit valide et que vous touchiez des droits au chômage, il faut néanmoins respecter certaines règles : 

  • avoir travaillé pendant 5 ans (1300 jours consécutifs) chez un ou plusieurs employeurs, hors congés sans solde ou congés sabbatiques 

  • démissionner d’un CDI de droit privé 

  • demander l’appui d’un conseiller en évolution professionnelle agréé avant de démissionner (étapes nécessaire à la validité de la demande)

  • obtenir l’attestation du caractère « sérieux et réel » de votre projet via l’organisme Transitions pro

La rupture conventionnelle 

Autre possibilité, la rupture conventionnelle. Puisque c’est une privation volontaire d’emploi (si elle est à votre initiative), vous ne devriez a priori pas percevoir d’allocations chômage. Sauf si votre cas rentre dans l’une de ces deux exceptions où Pôle emploi considère votre démission comme légitime

  • Pour raison privée. Par exemple, suivre votre conjoint·e qui a un travail dans une autre région, déménager suite à un mariage ou à un Pacs ou partir sous le coup de violences conjugales.

  • Pour raison professionnelle. Votre employeur ne remplit pas son contrat envers vous, par exemple s’il ne vous paie pas, si vous avez été victime d’un délit (une agression, du harcèlement moral ou sexuel) alors que vous étiez dans l’exercice de vos fonctions. 

De plus, la rupture conventionnelle est avant tout une discussion entre l’employeur et la personne : si elle est à l’initiative de l’entreprise, elle peut donner lieu à une compensation financière. En fonction de l’enveloppe reçue, elle peut être une soupape de sécurité pendant tout ou partie de la formation nécessaire pour la reconversion professionnelle. 

La démission est-elle la bonne solution pour moi ?

Est-elle compatible avec votre projet de reconversion professionnelle ?

Avant de démissionner, prenez le temps de comprendre si c’est la meilleure option pour vous

  • Une solution peut-elle être trouvée chez votre employeur actuel ? Par exemple, un financement de formation pour faire un changement de poste dans l’entreprise ?

  • Est-ce plus confortable financièrement de vous former, en ligne ou en présentiel, sur votre temps libre, tout en gardant votre poste le temps de la formation ? 

  • Les conditions de la rupture conventionnelle vous donneraient-elles accès aux droits chez Pôle emploi alors que la démission ne le ferait pas ?

Au contraire, il se peut que vous répondiez aux critères du dispositif Démission-Reconversion et qu’il soit judicieux de prendre la décision de quitter votre CDI actuel. Dans ce cas, prenez en compte l’ensemble de la procédure (envoi de lettres recommandées, délais de rétractation). 

Mon projet de démission est-il réaliste financièrement ?

Dans le cas où vous ne touchez pas d’allocations chômage, prenez le temps de calculer vos dépenses de vie courante et de les confronter à vos économies.

Si vous avez la chance de pouvoir être accompagné·e par l’ARE (Allocation de Retour à l’Emploi), sachez que les montants varient. Le montant brut journalier de l’ARE est calculé en fonction du salaire journalier de référence et ne peut être inférieur à 29,26 € par jour.

La durée d’indemnisation maximale pour la reconversion est de 730 jours pour les moins de 53 ans, 913 jours pour les 53-55 ans et 1 095 jours à partir de 55 ans.

Quelle alternative à la démission pour ma reconversion professionnelle ?

Si la démission vous paraît risquée, sachez que vous pouvez : 

  • Négocier une formation payée par votre employeur, hors ou sur temps de travail ; 

  • Vous former en parallèle de votre emploi, sur votre temps libre, notamment grâce au crédit accumulé sur votre CPF (Compte personnel de formation) ; 

  • Vous reconvertir grâce à l’alternance dans votre entreprise ou chez un nouvel employeur, après avoir négocié une rupture conventionnelle.

Comment bien s’organiser et poser sa démission avec respect et élégance ?

Trouver le bon moment et établir un rétro-planning clair

Y a-t-il jamais un bon moment pour démissionner ? Croisez plusieurs critères pour définir le bon moment de donner le top départ de votre CDI : 

  • votre boussole interne : avez-vous fait le tour de ce travail et à quel point ressentez-vous l’envie de vous reconvertir ? Avez-vous des obligations personelles ou familiales qui pourraient vous pousser à accélérer ou repousser votre reconversion professionnelle ?

  • votre loyauté à votre équipe : avez-vous un ou plusieurs projet(s)  important(s) que vous voudriez finir de mener, afin d’aider vos collègues ?

  • le moment tactique au niveau légal : si cela fait 4 ans et demie que vous travaillez, peut-être pouvez-vous attendre 6 mois, afin de devenir éligible à l’ARE ?

Une fois ces critères définis, vous pouvez vous fixer les délais indicatifs pour votre projet de reconversion professionnelle :

  • la date à laquelle vous souhaitez discuter de votre démission avec votre manager puis responsable RH 

  • le délai que prend la procédure de démission (ou négociation de rupture conventionnelle) 

  • le temps que vous prévoyez de passer en formation 

  • votre date butoir pour trouver un emploi. 

Trouver l’art, la manière pour partir avec élégance 

Il n’est jamais simple de formuler une demande de départ. Cela dit, vous pouvez le faire en mettant les formes et avec panache ! Voici quelques essentiels : 

  • en discuter avec les personnes clés : votre boss, les RH d’abord, puis vos collègues les plus proches dans un deuxième temps

  • expliquer avec enthousiasme votre projet de reconversion

  • remercier pour le temps passé au travail ensemble, la montée en compétences, le soutien, la bonne humeur 

  • faire les choses dans les règles au niveau légal 

  • proposer de faire une passation au prochain moussaillon recruté à votre poste

  • et surtout, organiser un pot de départ pour fêter cette étape professionnelle comme il se doit !

Cerise sur le gâteau : obtenir l’appui de ses chefs et collègues 

Pour être réussie, une reconversion professionnelle ne peut pas être solitaire

Si vous avez fait les choses bien à la fin de votre poste salarié, vous devriez avoir le soutien de vos anciens collègues. C’est important, car leur repartage de vos posts LinkedIn vous donnera de la visibilité et qu’ils voudront sûrement agiter leur réseau pour vous aider à trouver votre prochain emploi, si vous leur demandez gentiment. 

De manière proactive, n’hésitez pas à : 

  • proposer vos supérieur·e·s et collègues de les tenir au courant

  • intégrer le réseau alumni de votre entreprise, s’il en existe un ; 

  • demander des recommandations sur LinkedIn. 

_______________________

Démission et reconversion professionnelle font-ils bon ménage ? 

Vous l’aurez compris, oui, si vous avez accumulé suffisamment de CPF ou d’économies pour vous retourner. Si la démission est bien préparée et effectuée avec respect et élégance, avec un bon rétro-planning. Si vous entrez dans les critères de Pôle emploi pour prétendre à l’indemnisation chômage, c’est encore plus confortable. 

Dans tous les cas, le format du bootcamp se prête très bien à la reconversion professionnelle, ainsi que celui de l’alternance. Ils sont tous deux disponibles chez Ironhack, où vous pourrez vous former au développement informatique, au design, à la data science ou à la cybersécurité, quatre branches de la tech qui recrutent. 

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